CAMARGUE

1912 – 1933 : CAMARGUE

En 1912, Henri Émilien Rousseau découvre la Camargue, entraîné par Édouard Doigneau, un de ses confrères et ami. Il visite Arles, Marseille, Aigues-Mortes et les Saintes-Maries-de-la-Mer où il assiste aux fêtes religieuses. Il voit pour la première fois les fameux gardians et leur troupeau : « pour un peintre le spectacle le plus intéressant c'est l'arrivée (l'abrivade) de la demi-douzaine de taureaux encadrés par les gardians de la manade. Vibrants de mouvements et d'éclats, ils accourent par la route à travers la plaine couverte de broussailles et coupée de grands marais. »

Présenté au marquis Baroncelli-Javon, célèbre manadier et poète, l'artiste a l'occasion de chevaucher en sa compagnie dans les marais et d'admirer de plus près des paysages sauvages et authentiques : « [Le marquis] me vante cette vie de liberté et d'activité physique dans une région dont la mâle beauté l'émeut toujours, et au milieu de gens dont la nature est rustique et frustre mais l'âme d'une belle trempe et d'une grande limpidité. »

Enchanté par ce premier contact et désireux de se réapprovisionner en sujets, Rousseau retourne en Camargue en 1914, avant de s’installer à Aix-en-Provence en 1919.