PROVENCE

1919 – 1933 : UNE NOUVELLE VIE EN PROVENCE

 En 1919, Henri Émilien Rousseau décide de quitter Paris et Versailles pour s'installer avec sa famille à Aix-en-Provence. Il espère également que le changement de climat sera bénéfique à sa fille aînée, Marie-Thérèse, atteinte de tuberculose.

Dans ses toiles, panneaux et aquarelles, l'artiste croque les paysages qu'il peuple rarement, si ce n'est de bergers. Cette nature, ponctuée d'oliviers centenaires et de fiers pins d'Alep, est empreinte d'une gravité et d'une noblesse dignes d'abriter « des personnages mythologiques et classiques. Pourquoi même chercher si loin ? Les êtres qui le hantent ont-ils vraiment changé, et ne sont-ils pas nourris de la tradition et de la civilisation méditerranéenne et attique ? » De ses visions bucoliques se dégage une communion universelle : « des moutons broutaient, apportant leur note mouvante et chantante à l'harmonie générale ; bêtes, terrains, troncs, tout participe d'une même couleur avec des nuances infinies et des valeurs dont je sens toute la poésie avant d'oser les aborder en peinture. »

Rousseau s'impose rapidement parmi l'élite locale ; il compose des affiches et des programmes pour les fêtes de la ville et il appartient à de nombreuses institutions aixoises : l'Académie d'Aix, la Société des Amis des Arts (dont il devient vice-président en 1932) et les comités du jury des écoles des beaux-arts d'Aix et de Marseille.